Eugène Pottier est né à Paris en 1816 ; homme politique et poète français, il fut depuis toujours dans l'opposition : en 1848, il soutient les insurrections, après le coup d'État de Bonaparte en 1851, il affirma son opposition à l'Empire.
Il prit part activement à la Commune de Paris en 1871, en tant que membre du Comité central républicain des vingt arrodissements de Paris. Suite à la Semaine sanglante, qui vit le massacre de milliers de communards, il se réfugia en Angleterre, puis aux États-Unis, jusqu'à l'amnistie proclamée en 1880. À son retour, il collabora au
Socialiste avec Juls Guesde et Paul Lafargue, gendre de Karl Marx, enterré au Père-Lachaise (près de chez moi), et soutint leurs efforts pour la formation du Parti ouvrier français.
Il meurt à Paris en 1884 et est lui aussi enterré au Père-Lachaise.
C'est en juin 1871 qu'il composa le célèbre « Chant de l'Internationale », plus connu sous le nom d'« Internationale ». Ce texte a été, avec la
Bible, traduit dans presque toutes les langues naturelles ou non, il en existe même un version en Klingon, la langue des extraterrestre de Star-Trek (il y a des gens qui n'ont rien à faire...
). À l'origine, le poème était sans musique, il devait être chanté sur l'air de la « Marseillaise », mais Pierre Degeyter en composa la musique connue aujourd'hui.
En voici le texte :
L'Internationale
Debout, les damnés de la Terre !
Debout, les forçats de la faim !
La raison tonne en son cratère,
C'est l'éruption de la faim !
Du passé, faisons table rase,
Foule esclave, debout ! debout !
Le monde va changer de base,
Nous ne sommes rien, soyons tout!
Refrain :
| : C'est la lutte finale !
Groupons-nous, et demain
L'Internationale
Sera le genre humain ! : |
Il n'est pas de sauveurs suprêmes,
Ni dieu, ni César, ni tribun !
Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes,
Décrétons le salut commun !
Pour que le voleur rende gorge,
Pour tirer l'esprit du cachot,
Soufflons nous-mêmes notre forge
Battons le fer quand il est chaud !
Refrain
L'état comprime et la loi triche,
L'impôt saigne le malheureux.
Nul devoir ne s'impose au riche,
Le droit du pauvre est un mot creux.
C'est assez, languir en tutelle,
L'égalité veut d'autres lois :
« Pas de droits sans devoirs, dit-elle.
Egaux, pas de devoirs sans droits ! »
Refrain
Hideux dans leur apothéose,
Les rois de la mine et du rail :
Ont-ils jamais fait autre chose
Que dévaliser le travail ?
Dans les coffres-forts de la bande,
Ce qu'il a crée s'est fondu ;
En décrétant qu'on le lui rende
Le peuple ne veut que son dû !
Refrain
Les rois nous soûlaient de fumées,
Paix entre nous, guerre aux tyrans !
Appliquons la grève aux armées,
Crosse en l'air, et rompons les rangs !
S'ils s'obstinent, ces cannibales,
A faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux !
Refrain
Ouvriers, paysans, nous sommes
Le grand parti des travailleurs !
La terre n'appartient qu'aux hommes,
L'oisif ira loger ailleurs !
Combien, de nos chairs se repaissent ?
Mais si les corbeaux, les vautours
Un de ces matins disparaissent,
Le soleil brillera toujours.
Refrain