Ahmed Shah Massoud (ou Ahmad selon la transcription) était le commandant de l'Alliance du Nord afghane, du Jamiat-Islami et chef de l'Armée islamique, une armée ayant combattu contre l'invasion soviétique puis contre le régime des talibans.
Sa réputation, et notamment son surnom du « lion du Panshir », vient du fait qu'il avait réussi à repousser sept attaques d'envergure des troupes soviétiques contre sa vallée du Panjshir et aussi de sa personnalité : seul un caractère bien trempé pouvait envisager de lutter seul contre les talibans et seul un esprit avisé pouvait, tout en étant musulman pratiquant, lutter contre les islamistes. Enfin seul Massoud pouvait imaginer la « libération » des femmes afghanes « en respectant la volonté (du maintien de la soumission féminine) du peuple afghan ».
Sommaire
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* 1 Biographie
* 2 Son assassinat
* 3 Honneurs
* 4 Liens
* 5 Bibliographie
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Biographie
Il est né en 1953 dans le village de Jangalak, dans la vallée du Panjshir, fils d'un officier supérieur de la monarchie Afghane. Il a suivi ses études au lycée français Isteqlal de Kaboul, où il a appris le français, avant de faire des études d'ingénieur du génie civil à l'École polytechnique de Kaboul.
Jaloux de l'indépendance de son pays, il rejoint la Résistance et la clandestinité en 1973, dès le coup d'État fomenté par le prince Daoud. Pendant cinq années, il fait le coup de feu en compagnie d'à peine une centaine d'hommes, armés de fusils datant du début du siècle.
Les communistes prennent officiellement le pouvoir en 1978, et en 1984, au plus fort de la guerre contre les troupes soviétiques, Ahmed Chah Massoud crée et prend la tête du Conseil de surveillance, qui va vite devenir le véritable centre politique de tout le nord de l'Afganistan — au total son influence s'étend sur 15 des 29 provinces afghanes —, avec des attributions très larges comprennant : affaires politiques, administratives et militaires. Il est un tacticien et un stratège hors pair et le seul chef de la Résistance à avoir jamais réussit à imposer une trêve à l'Armée Rouge qui, avant 1989, avait fait, de la vallée du Panchir, le théâtre de ses plus importantes offensives.
Indépendant et opposé aux extrémistes religieux ou politiques, il a toujours eu des relations tumultueuses avec les Pakistanais, les Américains, les Saoudiens, comme avec les tendances pro-iraniennes ou pro-saoudiennes de son propre parti, le Jamiat-Islami
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Son assassinat
Il a été tué dans un attentat suicide le 9 septembre 2001 à Khwadja Bahuddin, dans la province de Takhar au nord-est de l'Afghanistan : les terroristes avaient pu l'approcher en se faisant passer pour des journalistes munis de faux passeports belges. Sa mort a précédé de deux jours les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis ; il est raisonnable de penser que les deux événements étaient coordonnés. L'élection présidentielle afghane d'octobre 2004 montre que sa présence aurait modifiée les rapports entre armée américaine et le peuple afghan, mais aussi l'attitude indisciplinée des seigneurs de guerre afghans, et le « renouveau » des talibans. A plusieurs reprises, il avait essayé d'attirer l'attention de la communauté internationale sur le danger représenté par Oussama ben Laden.
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Honneurs
En 2003, la poste française alors sous la tutelle du ministre de l'Industrie, Nicole Fontaine, a émis un timbre-poste à son effigie. Il est l'une des rares personnalités asiatiques à avoir eu cet honneur. Nicole Fontaine avait rencontré Massoud lors d'une visite au Parlement européen qu'elle présida.
En 2004, son frère, Ahmed Zia Massoud, devient le vice-président du président élu Hamid Karzaï.